lundi 23 septembre 2013

Carnets pyrénéens # 19 : le port de Collioure



Je rêvais depuis longtemps de voir Collioure, port de prédilection des fauvistes immortalisé par André Derain et Henri Matisse dont je connaissais bien les fenêtres colorées, saturées de lumière et de sérénité (toiles conservées dans les musées parisiens)  : difficile de nous garer comme prévu mais l'automne approche et le site n'est pas saturé de touristes comme je le craignais. Je découvre la célèbre église à la tour ronde et fortifiée plantée dans la mer, quelques embarcations en bois bariolées aux allures de navires phéniciens  ; j'apprends que depuis les Grecs anciens les lamparos (de l'espagnol «  lampara  » = «  lumière  ») permettent de pêcher sardines, anchois et maquereaux attirés attirés par la lueur du lampion suspendu sur la proue. Un peu partout, des cadres en métal fixés sur des tiges suggèrent aux visiteurs de composer leurs paysages comme le firent les peintres. Autant de dispositifs, pièges de vision et de lumière qui aimantent mon regard émerveillé, comme le rectangle bleu profond de la mer découvert quelques minutes plus tôt en voiture en haut de la falaise. Sur le trajet du retour, après un pique-nique sur la plage avec mes amis, je photographie une boule en verre hypnotisante dans laquelle s'enroule une spirale du même bleu intense, reflettant la rue et condensant toutes ces scènes et ces sensations.

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