mardi 27 novembre 2012

« Cannes, 1927 », une séquence de cinéma muet ? (Pourquoi collectionner une mémoire anonyme ? La suite)


  
Anonyme, « Cannes, 1927 », 
deux épreuves gélation-argentique avec réhauts de couleur
(coll. Yannick Vigouroux)





Une fausse stéréoscopie, mais l'amorce d'une vraie chronophotographie, et le balbutiement d'une séquence de cinéma muet. Au bras de son mari la jeune femme se promène à Cannes dans ses habits élégants. Lui est coiffé d'un canotier, elle de ce fameux « chapeau cloche, » icône vestimentaire des années 1920. Le couple progresse dans un lent ralenti intemporel. La scène est si belle et un peu iréelle - impression renforcée par la colorisation partielle des tirages.









A lire, l'introduction d'Anne-Marie Garat au Photopoche n° 143, ANON. Photographies anonymes: http://www.actes-sud.fr/catalogue/photographie/anon


Une exposition accompagne la sortie de cette publication à la galerie Faits & Causes à Paris :

samedi 24 novembre 2012

Les « Littoralités » génération numérique exposées jusqu’aux 8 décembre 2012 à la galerie Satellite, Paris 11e





© Photo Karine Maussière : Yannick Vigouroux, poladroids, 2012


Cabines de plage, chaises et bancs, passants et vacanciers aux chiens curieux, autant de signes vernaculaires et de structures du littoral qui s’égrènent doucement, au rythme des marées, de l’étirement de l’espace et de la suspension du temps, sur la partition silencieuse de mes minuscules poladroids,  exposés jusqu’au 8 décembre 2012 à la galerie Satellite, 7 rue François de Neufchâteau, 75011 Paris .

lundi 19 novembre 2012

Fenêtres et écrans brisés (d' après « La plaque cassée » d'André Kertész, 1929)



© Yannick Vigouroux, 2012




« [André Kertész] quittera [la France] en 1936 pour les États-Unis. Il confie alors les négatifs de Hongrie et de la France à Mme Paouillac, qui les cachera pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors que le photographe les croyait définitivement perdus, ceux-ci sont retrouvés en 1963 dans une malle, dans une demeure du sud de la France.

Au premier abord le trou au centre de l'image ressemble à un impact de balle dans une fenêtre. En réalité, il s'agit d'un trou accidentel dans le négatif même (une plaque de verre cassée). Ce qui constitue au départ un défaut est devenu un atout esthétique. »

(Extrait d'un texte que j'ai rédigé pour la revue Images magazine, décembre 2010)
 



Il est significatif que le terme anglais « broken glass » de la légende originale de la photo de Kertész ait souvent été improprement traduit en français « la vitre cassée » (« glass » signifiant autant « plaque de verre » que « vitre » en anglais), car au premier abord, il semble bien s'agir de cela, si l'on n'a jamais tenu entre ses mains la plaque rafistolée avec de l'adhésif.

Récemment, j'ai montré au restaurant une photo de fenêtre prise cet été à Dives-sur-Mer. Liliane, en découvrant l'image sur mon téléphone, a cru découvrir les branches d'un arbre... qui n'existe pas. Il y a quelques mois, mon smartphone est tombé à Paris sur des pavés : il en résulte une longue fêlure aux multiples ramifications. L'image publiée ici est celle de mon écran cassé.