vendredi 19 octobre 2012

Par la fenêtre grande ouverte 2 (octobre 2012)



© Yannick Vigouroux, « Window, Châteaudouble, février 2009 »
  (sténopé numérique/ digital pinhole)





Le bleu et le bruit de la mer, aux couleurs et humeurs si changeants, sont ceux qui m'inspirent le plus bien sûr, je devrais écrire m'aspirent. Mais pas seulement, il y a aussi tout les autres littoraux affectifs et subjectifs. Et des histoires de fenêtres, toujours...

Par la fenêtre grande ouverte 1 (octobre 2012)



© Yannick Vigouroux, « Window, Châteaudouble, février 2009 »
  (sténopés numérique / digital pinhole)




Dans le bord supérieur droit de l'image, la toile d'araignée floue m'évoque une radiographie de l'intime. 

jeudi 11 octobre 2012

Le Panthéon des anonymes (Pourquoi collectionner une mémoire anonyme ? La suite)


© Photo Yannick Vigouroux, « Le Panthéon des anonymes » (Poladroid)







La contraction de l'espace et du temps photographique s'accomplit aussi dans la similitude des poses et des attitudes : un homme ou une femme pose pour un portrait « carte de visite » dans les années 1860, appuyé sur le dossier d'une chaise, et instinctivement, tout naturellement, la jeune femme de Cannes reproduit le même geste en extérieur un siècle plus tard. Sans toucher à l'intensité du vertige qui gagne Kim Novak dans Vertigo (1958) d'Alfred Hitchcok face à la coupe d'un tronc de séquoia plusieurs fois centenaires, j' éprouve un petit frisson de bonheur à rapprocher ces images de même format qui font partie désormais de la même famille, dans mon petit Panthéon des anonymes.


lundi 8 octobre 2012

L'attrape-temps (Pourquoi collectionner une mémoire anonyme ? La suite)



Anonyme, L'enfant rieur-arroseur, « Villefranche-sur-Mer, été 1949 »
Epreuve gélatino-argentique 7,4 x 11,6 cm
(coll. Yannick Vigouroux)




Un ami m'a parlé l'autre soir du malaise que lui inspirait les albums de famille anciens. J'ai longtemps ressenti la même chose, fui les brocantes et les vide-greniers, la mélancolie lancinante que m'inspiraient ces images de bonheurs perdus qui sentaient le muguet fané et la naphtaline. Désormais, ce parfum frelaté a disparu de mes investigations vagabondes de collectionneur. Mon attention à la fois flottante et aiguisée me conduit désormais dans des contrées plus sereines et souriantes. C'est ainsi que j'ai « glané » hier matin la photo de cet enfant rejouant à sa façon la célèbre scène de « L’arroseur arrosé » ...






© Yannick Vigouroux « 7 octobre 2012 » (poladroid)




Caché derrière un buisson, le garçon attend pour surprendre ses parents et sa sœur. Je me promenais comme lui sur la promenade plantée du Jardin de Reuilly, ce dimanche d'automne à Paris où le soleil était enfin de la partie. J'avais la photo de Villefranche-sur-Mer dans ma poche, achetée quelques minutes plus tôt à la brocante de la place d'Aligre.

J'ai croisé il y a quelques heures deux enfants facétieux qui ressemblaient tellement à des frères. Les soixante années (plus d'un demi-siècle!) qui devraient les séparer m'ont semblé, comme par magie, comprimées, sinon annulées.

En prenant avec mon téléphone hier, cette photo en couleur j'ai eu l'impression de revivre l'été 1949 et ses jeux insouciants que je n'ai jamais connus, mais qui me semblent désormais aussi familiers et lumineux que l'automne 2012. Ce vers de Jean Rivet m'a semblé, une fois de plus, prendre tout son sens : « Ce qui existe un instant existe pour toujours » *.



* Le jugement du poète sur la photo, sur ce qu'il estime être un mauvais usage, est toutefois des plus sévères :