© Yannick Vigouroux
© Yannick Vigouroux
© Yannick Vigouroux
© Yannick Vigouroux
Exposée actuellement dans la galerie Mancel du Musée des beaux-arts de Caen jusqu’au 5 octobre 2025 sous la forme d’un tirage réalisé par Picto et financé par l’ARDI, « L’Echelle » n’a existé pendant 25 ans que sous forme de contact 6x9 cm (et bien sûr son négatif afférent), le format de mes prises de vue à la box.
Cette échelle vide posée sur le mur blanc d’une construction à la toiture en cours de réfection m’évoque le « Peintre d’ombre » d’André Kertész – mais l’homme est absent de mon image – par sa simplicité visuelle.
Ce séjour dans un club de vacance tunisien, mon seul voyage à ce jour hors des frontières de l’Europe, fut pour moi l’occasion d’explorer l’envers du décors touristique, des noms mythologiques comme « Isis Beach » et « Penelope Beach » ornant pompeusement celui-ci de leur décorum kitsch… Je ne participais jamais aux jeux collectifs proposés par les animateurs, mon terrain de jeu était ailleurs, dans l’exploration insatiable des faux-semblants de ces paysages du littoral nord-africain.
© Guitan
La chambre photographique de Guitan, photographe de rue à Saint-Jacques de Compostelle, ne permet pas seulement de faire des prises de vue : elle est aussi équipée d’un mini laboratoire manuel qui permet de développer les négatifs et les tirages des passants en quelques minutes. C'est fascinant de voir le photographe trifouiller à l'aveuglette et avec une précision aguerrie dans les "entrailles" de sa chambre ancestrale, manipulant film, produits chimiques et papier. Un motif en forme de coquille Saint-Jacques, l'emblème religieux de la ville, découpe de manière séduisante et très kitsch (que ne renierait pas Martin Parr même s’il préfère les images en couleur) ce double portrait de moi et Anne-Marie. Comment résister, pour une somme modique, une poignée d’euros, à la tentation de prendre la pose devant une fontaine, comme au XIXe siècle ? Céder à cette tentation, c’est renouer avec le théâtre primitif de la photographie, son poids et sa lenteur rassurants, renouer aussi avec le noir et blanc argentique, resacraliser le portrait a contrario de la mode si froide et impersonnelle des selfies numériques narcissiques réalisés au smartphone.
La Galice, région nord-ouest de l’Espagne battue par les flots de l’Atlantique, n’est pas sans rappeler notre Bretagne dont elle cultive aussi fièrement l’héritage celtique. Elle m’a particulièrement inspiré. J’y ai réalisé nombre de Fuji Instax Wide. Mon dernier voyage à l’étranger, il y a bientôt dix ans. Quand je regarde cette photographie, je me dis qu’il est décidément temps que je voyage à nouveau !..
© Yannick Vigouroux
C’est, au lieu d’une box 6x9 cm, une photographie exceptionnellement
prise au Holga 6x6 cm en plastique, de format donc carré mais ici rectangulaire dans
son déploiement « baroque » : le contact inclut l’amorce
bariolée du film de format 120 que j’ai voulu conserver. L’effet est des plus
séduisant, les couleurs délavées, détrempaient comme si elles avait
chimiquement subi l’impact de la marée, ressemblent un peu à celles d’une
aquarelle. Une exception dans ma pratique tant je me méfie des écueils de l'esthétisme !
Je suis rarement allé à Houlgate, station balnéaire historique de la Normandie avec ses belles architectures fin XIXe siècle qui possède un indéniable charme bourgeois désuet. Car je préfère les stations balnéaires plus modestes et populaires jalonnées de petites cabines de plages en bois telles que Luc-sur-Mer.