lundi 15 juin 2015

Le lapsus du collectionneur, ou « Pourquoi collectionner une mémoire anonyme ? » (la suite)




Anonyme,
« Les enfants de René, 1927 »
(coll. Yannick Vigouroux)





A première vue, sur la place Faidherbe-Chaligny à Paris 11e, j'avais lu sur le tirage bien daté (c'est finalement, et c'est étonnant, je le sais d'expérience, assez rare...) « Les enfants du Rêve ». 

Finalement, il s'est avéré, lorsque j'ai montré ma petite trouvaille à une amie, qu'il s'agissait plus prosaïquement des « enfants de René ».

Mais la photo n'a rien perdu, pour moi, de sa magie. Au contraire.

L'image a un peu pâli physiquement, évolué vers le ton fadasse sépia de la disparition annoncée (c'est pourquoi elle ne m'a coûté que 1,50 euros).

A quoi ont rêvé ces « enfants de René » ? 

J'espère que la Seconde Guerre mondiale ne les a pas trop abîmés et que certains de leurs rêves furent beaux et doux.  

Oui, j'espère vraiment que mon lapsus a ressemblé à leurs vies, malgré les accidents et les blessures physiques et morales qui nous atteignent tous, et ont dû les atteindre, forcément : on a tous droit à notre part d'espoir et de rêve ! Le jour comme la nuit.

Le droit d'être des Petits Princes pour un jour, comme une nuit. Voire plus longtemps. Toujours. Il n'y a pas de hiérarchie dans la souffrance comme le bonheur. Je ne m'intéresse pas aux héros, mais plutôt à  : L'homme du commun à l'ouvrage (Jean Dubuffet, 1957).

(S'ils jamais ceux-ci se reconnaissaient, ou leurs descendants, qu'ils n'hésitent à me contacter, j'enverrai le tirage gratuitement, comme je l'ai déjà fait. La mémoire anonyme, trop souvent dispersée aujourd'hui, devenue anonyme retrouvant alors son statut de mémoire familiale. Ce fut le cas par exemple pour l'image intitulée « Je suis sérieux et j'y pense »

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