mercredi 30 octobre 2013

Carnets d'automne parisiens # 5, 29 octobre 2013 : « Eleveur de chimères »

La journée commençait mal : impossible de glisser l'enveloppe contenant mon arrêt-maladie dans la boîte aux lettres de la Sécurité Sociale. L'ouverture invisible que je cherche avec ma main a visiblement été scellée. La dame au chien blanc me le confirme : « Ah non, ne cherchez pas, ce n'est plus possible. Il faut mettre un timbre désormais. Comme ça, ça fait travailler la Poste... »

Je me dis qu' après tout j'ai de la chance, on aurait pu fixer des larmes de rasoir sur la fente condamnée, mais ce n'est pas le cas. Ma main est intacte. Les gens ne sont pas si méchants et l'administration si absurde finalement.

Le ciel s'éclaircit après la tempête du week-end. Je lève la tête et observe avec amusement la course des nuages facétieux - sales gosses ! - qui semblent d'humeur joyeuse aujourd'hui. Barrant le ciel, un liseré de métal rouge surplombe la rue où glisse mes pas de concert avec ceux des passants aux expressions étonnées, aux vêtements gonflés et ébouriffés. Le kaléidoscope de couleurs et d'ombres de l'angle de la rue Bignon.

Au cours de ces promenades dans le périmètre réduit de mon quartier, je puise dans la réserve inépuisable du Merveilleux quotidien.

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