La journée commençait mal :
impossible de glisser l'enveloppe contenant mon arrêt-maladie dans
la boîte aux lettres de la Sécurité Sociale. L'ouverture
invisible que je cherche avec ma main a visiblement été scellée.
La dame au chien blanc me le confirme : « Ah non, ne
cherchez pas, ce n'est plus possible. Il faut mettre un timbre
désormais. Comme ça, ça fait travailler la Poste... »
Je me dis qu' après tout j'ai de la chance, on
aurait pu fixer des larmes de rasoir sur la fente condamnée, mais ce
n'est pas le cas. Ma main est intacte. Les gens ne sont pas si
méchants et l'administration si absurde finalement.
Le ciel s'éclaircit après la tempête
du week-end. Je lève la tête et observe avec amusement la course des nuages
facétieux - sales gosses ! - qui semblent d'humeur joyeuse aujourd'hui. Barrant le ciel, un liseré
de métal rouge surplombe la rue où glisse mes pas de concert avec
ceux des passants aux expressions étonnées, aux vêtements gonflés
et ébouriffés. Le kaléidoscope de couleurs et d'ombres de l'angle
de la rue Bignon.
Au cours de ces promenades dans le périmètre réduit de mon quartier, je puise
dans la réserve inépuisable du Merveilleux quotidien.
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