© Yannick Vigouroux
Thierry Girard déclare à propos de ses photographies réalisées en Chine (cf. le remarquable Dans l’épaisseur du paysage, éditions Loco, 2017, coécrit avec Yannick Le Marec) : « Un portrait, c’est un échange instantané qui nécessite un peu de tension et d’inquiétude réciproques (un "quickie" comme on disait autrefois pour désigner un acte sexuel rapide). »
Déclencher avec un flash est comme une décharge électrique, sur la surface du film à développement instantané l’apparition en quelques minutes de l’image est en revanche d’une douce lenteur… J’aime ce paradoxe.
Ma vision est, je le reconnais, idéalisante, mais sans esthétisme, un travers de la photographie plasticienne actuelle dite « pauvre » — j’ai inventé le concept de « Foto Povera » avec Rémi Guerrin en 2005 — dont je me méfie beaucoup, et n’espère pas avoir été un des instigateurs…
Les jambes des femmes sont selon François Truffaut « des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens et lui donnent son équilibre et son harmonie » ; celles de mes modèles sont souvent bottées, fétichisme qui hante aussi mes photographies de rue et de métro et que j’assume pleinement (Pour Truffaut rappelons-le, il s’agissait des chaussures à brides).